•      à Nantes    

     

     

    Avant les bombardements meurtriers du 16 et 23 septembre 1943, il y eut d'abord ceux de octobre et décembre 1941, en avril et mai 1942, puis après autour du débarquement du 6 juin 1944. 

    Avec son port, son aérodrome et ses nombreuses industries militaires, Nantes apparaît comme une cible toute désignée pour les bombardements anglo-américains. Toutefois, si les infrastructures sont effectivement attaquées dès 1940, les opérations sont rares et font peu de victimes.

    Septembre 1943 : tout change le 16 septembre 1943 (1). Vers 16 H 00, 131 bombardiers de la 8° Air Force, composée d'équipages novices, arrivent au dessus de Nantes. Les Nantais, blasés par de nombreuses alertes sans suite ne se pressent pas pour rejoindre les abris. Quand les premières bombes sont larguées, c'est l'apocalypse. Au delà de leur objectif initial, les bombes tombent sur le centre-ville. La rue du Calvaire est rasée, la place Royale et l'Hôtel Dieu pulvérisés. La ville est complètement désorganisée. Une chapelle ardente est installée au Musée des Beaux-Arts pour la reconnaissance des corps mutilés. Le jeudi 23 septembre, à 9h00, alors que la ville est encore sous le choc, la 8° Air Force bombarde à nouveau Nantes, avec la même imprécision. Le grand Magasin Decré est éventré. Suite à ces événements tragiques, les deux tiers de la population nantaise abandonne la ville au cours des mois qui suivent. Archives de Nantes 

    Près de 1000 victimes le 16 septembre et un peu moins le 23 suivant, avec plus de 2500 blessés dénombrés. 700 maisons et immeubles sont détruits et près de 3000 sont inhabitables. On estime près de 1500 bombes larguées sur Nantes aux cours des raids aériens. Nantes comptabilise 28 bombardements aériens et 442 alertes. Les chiffres ne s'accordent pas tous mais le bilan total s'élèvent                                                                                   entre 1400 et 1600 tués.
    http://atlantikwall.superforum.fr/t8606-reportage-d-epoque-bombardement-de-nantes-1943

    Aristide raconte : "depuis le début des hostilités, chaque jeudi à midi, des sirènes placées sur le toit de l'Hôtel de Ville, faisaient entendre successivement le signal de débit d'alerte aérienne, et après un court silence, celui de fin d'alerte. Ainsi était vérifié leur bon état de fonctionnement et la population apprenait aussi à distinguer les deux signaux. Sur Nantes, jusqu'en septembre 1943, il y eut plusieurs alertes mais seulement quelques bombes (voir l'ouvrage de Mr Caillaud : Nantes sous les bombardements).

    Je me souviens de la rue Crébillon, un matin de mai 1942, après la chute d'une bombe en face du domicile de mes parents, des équipiers de la Défense Passive qui pendant plusieurs jours ont recherchés les morts sous les décombres. Souvenirs aussi de la plage Benoît à la Baule, où la villa Mésange, de la famille Catrou était détruite.

    Les avions alliés s'acharnaient sur Saint-Nazaire. A Orvault, nous entendions le bruit du sourd grondement des bombes, et le sol tremblait. La population cherchait refuge à la Baule et aussi à Nantes. Quand aux manifestations dans les rues, programmées depuis Londres par des journalistes si loin d'une ville occupée, et les réunions soi-disant secrètes, organisées par des gens certes de bonne foi : elles ont fonctionnées comme des pièges au profit de la Gestapo". 

     

     
      
    les bombardements du 16 sept ...