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Quel a été la réaction des Nantais ?
Le retentissement de l'affaire des otages de Nantes, Chateaubriand et Paris, Bordeaux, à été national. La réaction des Nantais à d'abord été celle de la stupéfaction, de l'interrogation puis de l'indignation et de l'horreur face aux Allemands.
Les Nantais se sont rendus compte du vrai visage de l'occupant, la ville entière était endeuillée.
De nombreuses personnalités civiles ou religieuses, des Nantais inconnus, se sont manifestés pour la défense des otages. Parmi eux, des offres de sacrifice volontaire en échange de la vie d'otages. Armel de Wismes, historien Nantais relate cette époque.
C'est une page douloureuse de la ville de Nantes aujourd'hui parfois méconnue des Nantais eux-mêmes.
La responsabilité ou non de Pierre Pucheu, ministre de l'intérieur à Paris, fait encore l'objet d'une controverse, quand à la désignation des otages. Entre Paris le gouvernement de Vichy, Berlin et Nantes, des décisions se sont prises pour établir les noms des otages. Il fallait exécuter des otages de tous bords politiques pour marquer "la sanction allemande" auprès de l'opinion publique; il fallait donc des otages qui ne soient pas que communistes. Des tractations et négociations ont pu aboutir à une liste de 50 otages.
Les exécutions d'otages n'ont pas eu les effets escomptés de la "punition" allemande et ont contribués à renforcer la résistance et multiplier les attentats et sabotages de part la France; A Nantes, la traque des terroristes était intensifié par la SD associée à la SPAC (rebaptisé SRMAN). La Police française s'active pour rechercher les "terroristes". (Les groupes Résistants Hévin, Vandernotte et Max Veper sont dénoncés). En juillet 1942 une vaste opération d'arrestations est menée: 143 personnes sont ainsi interpellées... en janvier 1943, s'ouvre à Nantes le procès dit des « 42 »; en réalité, 45.
La population Nantaise est "coléreuse", même la Police refuse le salut aux officiers Allemands rapporte l'état-major.En dehors des réseaux de résistance datant du début de l'occupation, il existait une forme de soulèvement populaire qui alimenta les maquis de la région. Le maquis de Saint-Mars-la-Jaille, de Saffré, maquis de Domeschne et de Juigné, de Princé ... et comme presque toujours il y eu des dénonciations.
(Photo : Leni Riefenstahl, arts and propaganda films)